mardi 21 mars 2006, par Tariq Ramadan Je l’ai vu pleurer. Des doutes, des remords, des blessures et des secrets. Je l’ai vu révoltée. De la bêtise des hommes, de leur duplicité, de leurs mensonges. Je l’ai vu sourire. De la tendresse, de l’affection, de la douceur et des regards. Je l’ai vu se perdre et se gagner, tomber et se relever. Elle cherchait, comme tout le monde ; se blessait, comme tout le monde ; doutait, comme tout le monde. Comme tout le monde qui ne ressemblait à rien. Elle faisait le métier de toutes les attractions et de toutes les répulsions, le métier du jeu et des mensonges. Le métier des sombres miroirs qui reflètent tant de vérités. Je l’ai vu pleurer. Des doutes, des remords, des blessures et des secrets. Je l’ai vu révoltée. De la bêtise des hommes, de leur duplicité, de leurs mensonges. Je l’ai vu sourire. De la tendresse, de l’affection, de la douceur et des regards. Je l’ai vu prier à l’heure des joies et des blessures. Revendiquer sa solitude et ses amours. Se parler, se raconter l’histoire, un rêve, un avenir, une autre vie, un autre métier. Les blessures étaient profondes à la mesure du jeu et des protections cadenassées. Une apparence qui révélait tout, de rien. Au cœur des nuits profondes et de l’ennui, il y avait bien au fond un peu de lumière, un peu de vie. Je l’ai vu pleurer. Des doutes, des remords, des blessures et des secrets. Je l’ai vu révoltée. De la bêtise des hommes, de leur duplicité, de leurs mensonges. Je l’ai vu sourire. De la tendresse, de l’affection, de la douceur et des regards. J’ai croisé sa quête, son besoin de sens et ses désillusions. J’ai croisé mes impuissances. La proximité d’un cœur qui s’ouvre et reste fermé. J’ai confié à l’Unique le sens de mes questions. Il m’a répondu, une fois, à l’aurore des aubes : de ton silence naîtra la lumière de tes mots. Je connaissais le chemin, j’ignorais la musique. Au loin me parvenait l’appel du dernier, du cinquième rendez-vous. J’ai écouté, j’ai entendu. Du fond de mon cœur son sourire m’a répondu. |